Côté grand-père paternel : les Jaladieu

Votre arrière grand-père s’appelait Louis Jaladieu. Il était scieur de long . Son épouse s’appelait Rosalie Rossignol mais elle était décédée au moment du mariage de votre grand-mère et je ne l’ai pas connue.

Il avait 3 garçons et une fille, Mélanie.

Les frères s’appelaient respectivement Louis, Henri et Auguste, les trois prénoms de votre père.

En fait comme il était d’usage à la mine, ils avaient tous les trois des surnoms.

                             Henri Jaladieu était surnommé Tabouret parce qu'il était petit et trapu.

                                                                 

Louis Jaladieu était surnommé Piboul, ce qui veut dire peuplier en patois car il était grand et maigre.

                                                   

Et votre grand-père Auguste Jaladieu était surnommé Toumatou, la tomate en patois, car il avait toujours les joues rouges.

                                                                   

Le 22 janvier 1909,Marguerite Verrié épousa Auguste Jaladieu, mineur à Carmaux, âgé de 25 ans à son retour du service militaire, elle avait 16 ans.

                                                     

A cette époque, le service militaire durait 3 ans. On tirait au sort ceux qui devaient le faire. Les riches pouvaient en payant se faire remplacer.

Certains, malheureux au vote, faisaient 3 ans de service puis rempilaient 3 ans de plus pour gagner un peu d’argent.

Le grand-père Auguste a fait probablement 6 ans de service militaire et s’est marié à son retour.

Ils ont eus deux enfants, une fille Simone et votre père Louis.

                                            

Mélanie Jaladieu, la seule fille, épousa après ou pendant la guerre de 1914 un réfugié alsacien du nom de Sterklein.

Je n’ai connu que Louis qui était le parrain de votre père.
Votre père fut le seul enfant male de la famille, Louis et Henri n’ayant pas eu d’enfant.

A Carmaux, les habitants vivaient surtout des mines de charbon. Elles étaient situées dans les communes du Garic, de Blaye et de Saint Benoît, sur une grande propriété qui appartenait au marquis de Solage.

A mon époque, il y avait 3 puits, Sainte Marie, la Grillatié et la Tronquié.
Les mines furent nationalisées, je crois juste avant la guerre de 1939, au moment du front populaire ou peut-être en 1945.
A cette époque, les hommes travaillaient à la mine et les femmes s’occupaient de la propriété qui était généralement très petite, quelques hectares.
A la mine, tout le monde avait un surnom, on appelait votre grand-père, Auguste Jaladieu, Toumatou. Votre grand-mère avait horreur de ce surnom et dans le village, on appelait souvent votre grand-mère la Toumatoune et elle n’était pas contente. Et bien sûr on appelait votre père, le petit de Toumatou.

Auguste Jaladieu, habitait une maison du côté de l’église de Carmaux, maison assez pauvre d’après votre grand-mère Marguerite. Je ne l’ai pas connu. Elle avait été démolie à mon époque. J’ai toujours entendu raconter par ma belle-mère que, comme cette maison était construite en contrebas, leurs deux chèvres se promenaient sur le toit.

Si les Verrié étaient plutôt religieux, les Jaladieu ont été parmi les premiers socialistes.
Auguste Jaladieu, votre grand-père était un ami de Jean Jaurès et du maire socialiste de Carmaux, Louis Fieu.
Entre parenthèses votre grand-mère m’a raconté que pour la communion de votre père son mari n’est pas entré dans l’église. Il était resté sur le parvis de l’église avec les autres mineurs, drapeau rouge en tête.