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Paulette Jaladieu

12 juillet 2012

La guerre de 1939 1945

Arrive 1939 et la guerre.

Gustave fut mobilisé et partit dans l’est.

La mémé envoya Lucile à Rabastens pour aider Simone à la boucherie. C’est à ce moment que Lucile fit la connaissance de José Berthomieu qui deviendra après la guerre, international de rugby à 13.

Comme Simone et lucile éprouvent des difficultés à faire fonctionner le commerce, votre père part à Rabastens, ferme la boucherie et ramène chez lui à Toulouse Lucile , José Berthomieu et sa soeur Simone avec ses deux enfants Jeannot et Robert..

Votre père avait gardé des relations dans l’armée car nous fournissions le pain au mess de la caserne.

Il les fait entrer, tous les trois à l’usine d’aviation de Montaudran.

Ils participent à la construction des avions militaires après avoir appris à poser des rivets.

Jeannot et Robert sont inscrits à l’école du quartier. Jeannot a d’ailleurs passé son certificat d’études à cette époque.

Le jour de l’invasion de la Belgique, Jeannot et Robert faisaient leur première communion.

C’était un dimanche et nous avions mis la table dans le magasin pour le dîner. Drôle de fête, nous n’avions plus envie de rire.

Dans les années 41, 42 votre père faisait marcher de la boulangerie mais aussi avait été recruté par la Résistance.

Après le début de la guerre et l’invasion par les allemands du nord de la France, Gustave a été démobilisé et ils sont tous repartis à Rabastens.

Puis vinrent les années dures. Le pain rationné, les tickets, les contrôles, les jours de fermeture.

Nous jonglons au milieu de toutes ces lois imposées mais votre père se débrouille plutôt bien.

Ce n’était pas tous les jours facile de servir les clients qui faisaient la queue devant le magasin, mécontents des rations.Pourtant, nous prenions des risques pour leur en fournir le plus possible.

Nous avons triché de façon inouï mais nous avons toujours eu la chance de passer au travers. Beaucoup d’autres collègues commerçants ne s’en sont pas tirés aussi bien que nous. Il faut dire que votre père prenait beaucoup de risques mais était très efficace.

Il avait des amis partout, dans l’armée, à la caserne, à la préfecture mais aussi dans la police, rue du rempart Saint Etienne car il faisait partie du groupe de résistant organisé autour de ce commissariat.

Pendant toute la durée de la guerre, il s’est débrouillé pour pouvoir utiliser une petite voiture la Rosalie.

Quant à la traction Citroën elle était cachée sous un tas de bois chez un voisin en face de chez nous etelle est ressortie pour la première fois à la libération pour installer le premier préfet que nous a envoyé la Résistance de Paris.

C’est à cette occasion que nous avons été invités au bal de la préfecture.

Une couturière m’avait confectionné une robe avec un tissus de soie de Chine que m’avait donné une cliente. Elle pesait 180 grammes. C’est cette fameuse robe qui s’est envolée, sur la route en montant à Paris après la libération en 1945.

Nous avions attachés les valises sur le porte bagages. Il y avait votre père, moi-même, Christian, Henri et Robert.

C’est l’année où votre père et Robert tiraient sur les pigeons dans les arbres, rue Caulincourt.

Les clientes du magasin étaient scandalisées et avaient dit : » Mais qu’est-ce qu’elles vous ont fait ces petites bêtes » avec l’accent parisien, ce qui a toujours fait rire toute la famille.

Revenons en arrière, en 1940.

Au début de la guerre votre père, tout en s’occupant de la boulangerie, s’est engagé dans la Croix rouge.

L’invasion allemande commence, pas pour nous dans le sud mais dans le nord c’est la débâcle.

D’abord les belges arrivent en masse à Toulouse. Avec la Croix rouge, on les place où on peut, on les aide, on les nourris.

Et puis arrivent la famille du nord.

Tante Angèle quitte Lille avec sa fille Lucienne pour aller à Carmaux. L’oncle Maurice Coustenoble, qui avait fait la guerre de 1914, n’a pas voulut fuir. Il dit à sa femme Angèle qu’il restait pour se battre.

Paris était bombardé. Mon père et le tonton Perrin, son beau frère, sont nommés Chefs d’ilots.

Cela consistait à vérifier que les gens descendaient bien dans les abris au moment des alertes quand les sirènes sonnaient.

Je demandais à plusieurs reprises à mes parents de descendre vers le sud. La tante Dorothée était déjà descendue à Bougnounac chez sa sœur Anaïs.

Mon père ne pouvait pas quitter Paris puisqu’il faisait partie de la défense passive.

Ma mère qui avait appris que son fils Henry, blessé à la jambe, était dans un hôpital à Compiègne ne voulait pas partir, le sachant là.

Ils sont partis au dernier moment, tout d’abord en train puis à pied car le train avait été bombardé.

Dans la pagaille du départ, ils ont perdus le tonton Perrin puis l’ont retrouvés un peu plus loin sur la ligne à une autre gare.

Ils sont arrivés à Orléans et là ils sont descendus du train pour traverser la Loire à pied. Le pont était déjà miné par les allemands et il a explosé peu de temps après leur passage.

Un peu plus tard, sur la route leur colonne de réfugiés a été plusieurs fois mitraillée par des aviateurs italiens. Lorsqu’ils les entendaient approcher, ils se couchaient dans les fossés.

A ce propos, ma mère m’a raconté que mon père lui avait donné un coup sur la tête avec sa valise car il trouvait qu’elle dépassait du fossé.

Ils ont erré sur les routes pendant près de 8 jours au milieu de soldats, de civils, d’enfants et d’animaux.

Ma mère avait emporté des biscuits et un jour elle les a échangés à des soldats contre des bandes qu’elle s’est mise autour des pieds car elle avait des ampoules.

Finalement ils ont été rattrapés par les allemands près de Vierzon à 280 kilomètres de Paris.

Comme mon père était relativement vieux, mal rasé et surtout infirme avec son accident au bras, ils ne l’ont pas fait prisonnier.

Ils leur ont seulement ordonné de retourner sur Paris après leur avoir donner de quoi manger.

Mon père a ramassé une brique tombée d’un toit, l’a lavé à l’eau d’un puit, et a fait la queue pour obtenir une ration de riz en se servant de la brique comme assiette.

Puis ils ont fait demi-tour vers Paris, tout d’abord à pied puis en voiture avec des chevaux.

En effet, comme mon père par son métier connaissait bien les chevaux, il alla voir les fermes environnantes.

A cause de la débâcle elles étaient toutes abandonnées. Dans l’une d’elles, il a trouvé une charrette et des chevaux dans un champ. Il en a attelé un et ils sont tous remontés à Paris en charrette.

Aux portes de Paris mon père a laissé son attelage dans une ferme et en échange on leur a offert du lait pour déjeuner.

De retour à Paris ils ont retrouvé intactes leur maison ainsi que la boutique du tonton Perrin.

Tout cela nous a été raconté plus tard lorsque le courrier a été rétabli.

 

Par contre Angèle et Lucienne ont réussi, après bien des aventures, à rejoindre Carmaux.

 La débâcle de l’armée était complète.

Le régiment de votre père était bloqué à Dunkerque mais lui était resté à Toulouse car suite à son accident de voiture et au fait qu’il était handicapé du bras, il n’avait pas été mobilisé.

Georget, le mari de Lucienne, apprenant qu’elle était arrivée avec sa mère à Carmaux, n’a pas voulut embarquer à Dunkerque. Il a donc quitté l’armée avec un de ses camarades de régiment. Ils ont volé des vélos et sont partis vers la Bretagne et de là sont descendus jusqu’à Carmaux.

Georges, mon cousin, avait aussi rejoint Carmaux avec un copain de régiment, De Ronseval qui plus tard devait épouser sa mère, la tante Daly.

Finalement, la famille s’en était bien sorti.

Le seul dont nous n’avions pas de nouvelle, c’était Maurice Coustenoble, le mari de tante Angèle.

Il a tout d’abord été capturé par les allemands mais il s’est évadé et a rejoint Lille.

Nous avons eu de ses nouvelles que bien plus tard car comme il était cheminot, il a utilisé le train pour envoyer des lettres à toute la famille, à Toulouse, à Paris et à Carmaux.

Dès qu’elle en fut informée, tante Angèle voulut rejoindre son mari à Lille.

Elle est donc remontée toute seule à Lille après avoir obtenu les différentes autorisations des allemands car à ce moment Carmaux se trouvait dans la zone libre, Paris dans la zone occupée et Lille dans la zone interdite.

Lucienne est restée à Carmaux mais son mari Georget est remonté à Lille.

C’est à cette époque que Lucienne a connu Faget et est tombée enceinte de Marie Martine.

Mais, comme Faget n’a rien voulu savoir et a épousé une riche héritière de Carmaux, Lucienne est remontée à Lille où Marie Martine est née.

Puis Georget, le mari de Lucienne est mort, très jeune.

Quelque temps après, Lucienne a épousé Wiki, qui est devenu l’un des musiciens du cirque Amar.

Il a reconnu Marie Martine et ensuite ils ont eu Marie Dominique.

 

 

Je viens de relire les notes sur mon enfance et ma famille que j’avais rédigé il y a quelques années et cela m’a donné l’envie de continuer le récit. (avril 1998)

 

…..Nous sommes pendant la Guerre…Angèle et Maurice sont à Lille qui est en zone occupée par les allemands. Tonton Maurice reprend son travail dans les chemins de fer et Tante Angèle sa petite boutique, une épicerie.

Ma mère et mon père sont à Paris, eux aussi en zone allemande. Ils transforment leur petit magasin en alimentation. Mon père reprend lui aussi son travail.

Le Tonton Perrin, le mari de Dorothée, la sœur de mon père reprend lui aussi son travail à Paris.

Il y avait des Allemands partout à Paris.

Nous à Toulouse nous étions sous le régime de Pétain . Nous n’étions plus en République .

Il y avait des contrôles et des tiquets pour tout : alimentation, Vêtements, etc.. Comme il n’y avait plus de cuir pour nos chaussures, on avait des semelles en bois.

Mais comme nous ne voulions pas baisser les bras, nous avons confectionné de belles semelles bien haute avec des dessus fantaisie qui claquaient sur la chaussée.

C’était une époque de grande rigueur. Tout était interdit ,les fêtes, les bals. Les programmes des cinémas étaient modifiés et censurés par les Allemands. Idem pour les journaux.

Nous avons commencé à trafiquer les postes de radio pour écouter la radio libre.

«  Paris ment !, Paris est Allemand ! » Dieu sait combien de fois nous avons écouté : «  Boum Boum Boum ici Londres… »

 La Loire était la ligne de démarcation entre la zone occupée par les Allemands et la zone sous le contrôle de Pétain….

 

Le récit s’est encore arrêté….

Suite du récit quelques années plus tard….(juin 2003)

 

Voyons si je peux encore écrire.

Henri et Christian sont venus pour l’enterrement de Papi Vella, sans Marie Claire ni Françoise.

J’ai été heureuse de les avoir tous les deux pour moi toute seule. Nous avons passé de bons moments.

Christian m’a demandé ou j’en étais de mes écrits. Il y a bien longtemps que j’ai laissé tomber. J’ai confié le cahier à Henri, ce qui fait que je ne sais pas ou j’en suis.

J’écris de plus en plus mal…déjà que ce n’était pas fameux avant…

Voyons d’après Henri, je me suis arrêtée au début de la guerre…

Je vais regarder mon vieil album de photos, celui que j’ai fait avec Papa quand il était au régiment . J’avais à l’époque comme appareil de photos une boite rectangulaire Kodak.

C’était un cadeau publicitaire pour les clients de chez Bonnafous.

Je me souviens que c’était une publicité pour les produits Santander , poudre d’élevage pour les cochons. C’était les premiers appareils portables et les photos étaient évidemment très petites et en noir et blanc. La couleur n’est apparue qu’après la guerre.

La guerre de 1939.

Elle nous a surpris en pleine joie depuis 1936. Je ne parle pas pour moi et Papa qui avions eu notre compte d’ennuis mais pour la majorité des gens.

On la sentait venir mais nous ne voulions pas la faire.

Les différentes classes de militaires étaient successivement rappelées . Papa avait dû faire un an de plus et puis il était rentré. Cela j’avais dû vous le raconter .Il était rentré en 1939 avant la déclaration de Guerre.

Il a été rappelé lors de la déclaration mais comme il venait d’avoir son accident de voiture ils ont retardé sa mobilisation. Quelques mois après, ils l’ont de nouveaux convoqué mais comme il était toujours handicapé il a été définitivement réformé.

La malchance de l’accident de voiture est devenue pour nous une chance puisqu’il n’est pas parti avec son régiment.

Son régiment a été anéanti à Dunkerque. Les Anglais ont été embarqués mais les Français sont restés sur le sable. C’était la débâcle.

De toute façon nous ne voulions pas nous battre. On nous avait appris que nos pères avaient fait la der des der , la guerre de quatorze. Nous étions heureux , alors pourquoi aller nous faire tuer. Nous étions antimilitariste à cent pour cent.

Malheureusement pour nous , les Allemands n’étaient pas de cet avis et nous l’avons vite compris.

Quelle débâcle ! Il faut la vivre pour comprendre.

Je vous ai déjà raconté les aventures de mon père, de ma mère et de la famille du nord qui sont retournés à Paris et à Lille.

Pour nous dans le sud, Pétain était au pouvoir. Tout est donc rentré dans l’ordre et dans le calme. Enfin en apparence . Nous étions en zone libre au sud de la Loire.

La France était divisée en trois zones. Une zone interdite au nord de la France. Une zone au nord de la Loire avec Paris, sous occupation Allemande et une zone au sud de la Loire sous le régime de Pétain avec Vichy comme capitale.

Son premier acte fut de dissoudre la République qui fut remplacée par l’Etat Français le tout avec une nouvelle monnaie à l’effigie de Pétain. Il créa tout de suite des milices pour le seconder.

En plus nous devions nourrir les Allemands qui nous prenaient tout. Ou plutôt nous devions tout leur donner avec le sourire, en particulier le blé pour le pain.

On avait des cartes de rationnement pour s’approvisionner en tout, pain, viande, sucre, café , vêtements, chaussures.

Les femmes et les hommes devaient travailler dans les usines pour nourrir les allemands qui étaient au combat.

Nous , les Français, nous avons compris que si nous ne faisions rien, personne ne nous sortirait de là. Ce n’était pas facile de résister mais nous n’avions plus rien à perdre.

Tout était interdit mais tout était bon pour s’amuser. On se réunissait le soir entre voisins et on dansait au son de l’accordéon.

Nous avons aussi organisé la débrouille contre le gouvernement de Vichy et les allemands.

Le plus gros problème pour nous, boulanger était le rationnement de la farine pour faire le pain. Nous avions des cartes d’alimentation qui limitaient les rations de pain par jour en fonction de l’age. 200g pour les vieux et les enfants, 350g pour les travailleurs et 250g pour les autres. Nous mettions les cartes sous enveloppe de 135 kg et nous avions droit à 100 kg de farine. Une enveloppe était facilement contrôlable.

Mais que pouvez-t-on faire ? laisser les gens venir nous insulter parce qu’ils n’avaient pas assez de cartes et qu’ils avaient des enfants à nourrir ?

Alors dans les enveloppes on remplaçait les cartes par des petits bouts de papier en espérant ne pas être pris en faute car les minotiers eux aussi, étaient très surveillés.

C’est là que Papa s’est débrouillé, sans rien dire. Il était en relation avec la police de la rue du rempart saint étienne.

Il s’est tout d’abord arrangé avec les agriculteurs qui au moment des réquisitions, cachaient du blé et nous le vendaient sans contrôle.

Gustave récupérait des cartes en échange de la viande qu’il procurait aux habitants de Graulhet dans le Tarn et nous les faisait passer.

Il arrivait à la gare Matabiau au risque d’être intercepté par la police. Cela a duré un certain temps puis le gouvernement a changé la couleur des tickets par départements.

Alors Papa est entré en contact avec des employés de la préfecture et nous avions notre lot de cartes. Que faisait-il en retour cela ne me concernait pas.

Je sais qu’il partais le soir en voiture mais il ne me parlait de rien.

Nous avions deux voitures qui auraient du être réquisitionnées.

La traction était cachée chez Marfaing et la tante Rachel, sous un tas de bois en face de chez nous. Elle n’est sortie que pour la libération. Elle a servi à emmener le nouveau représentant de De Gaulle à la préfecture de Toulouse. Mais grâce aux amis de Papa à la préfecture nous avions des papiers officiels pour la rosalie et nous pouvions circuler en toute légalité.

Il y eu quelques nuits où nous avons eu peur d’être arrêtés. Beaucoup de nos amis boulangers l’ont été, nous avons eu beaucoup de chance à cette époque.

Pendant ce temps à Paris mon père et ma mère s’en sortaient aussi à peu près.

Maman avait laissé tomber le commerce des bonbons et des chocolats et faisait un peu d’alimentation.

Le hall de Papa avait rouvert. Mon frère Henry était rentré blessé de la guerre.

Il s’était marié avec Suzanne qui attendait un bébé ( votre futur cousin Michel). Elle était restée pour accoucher chez ses parents dans la creuse. Henry était resté chez mes parents.

 

Il y avait aussi à Paris, la tante Dorothée, la jeune sœur de mon père.

Avant la guerre elle avait vendu sa boutique de la rue de la Roquette à des commerçants juifs et avait acheté un autre commerce rue de la Chapelle. Elle y était toujours et son mari, l’oncle Perrin était toujours comptable dans une grosse société. Par peur des allemands, Dorothée décida de revenir dans le tarn. Elle mis comme gérante du commerce de la rue de la Chapelle une cousine de mon père dont le mari était fonctionnaire. Je crois que c’était lui qui était notre cousin. Le couple n’avait pas d’enfant et elle- même n’avait jamais travaillé mais elle surveillait les vendeuses et s’occupait des toilettes et cela lui plaisait bien.

Comme Dorothée était revenue à Bourgnounac, mon père s’est débrouillé pour venir la voir et nous voir aussi.

Il a franchi la ligne de démarcation je ne sais ni où ni comment mais il venait nous voir à peu près tous les deux mois.

Il venait à Toulouse voir Christian son premier petit fils et il passait à Bourgnounac à l’aller et au retour.

Pendant cette période papa et mon père parlaient très peu de leurs déplacements et des risques qu’ils prenaient mais moi ,j’ai eu souvent très peur qu’ils ne soient arrêtés.

J’ai eu quelques informations sur les activités de papa par Marfaing notre voisin qui avait épousé ma tante Rachel.

Je me souviens qu’un soir, le boulanger de Lévignac que je ne connaissais pas, est venu chercher papa mais surtout sa camionnette pour aller enterrer dans la forêt de Bouconne un allemand qui avait été tué.

Le plus inquiétant c’était que la seule route pour passer comportait un poste surveillé par les allemands à Blagnac.

J’ai passé une partie de la nuit à faire les cents pas dans ma chambre. Papa ne m’a jamais rien raconté.

Trente ans plus tard lorsque nous sommes allés chercher des champignons de ce côté j’ai essayé de le faire parler.

Il m’a dit : « je n’ai rien à voir, je ne conduisais pas la voiture, je ne sais rien, j’ai simplement prêté la voiture, c’est tout. »

Il me revient un autre souvenir de la guerre qui concernait la tante Dorothée.

A cet époque les petits commerçants comme nous ne passaient pas par les banques pour vendre ou acheter un commerce. On utilisait les services d’un marchand de fond ou peut-être d’un notaire. On payait une partie du commerce au comptant au moment de l’achat et le reste, la soulte en billets de fonds. C’est d’ailleurs comme cela que nous avions payé la boulangerie.

Donc on signait des billets de commerce à échéance fixe que l’on présentait, timbrés au vendeur. C’était le vendeur qui nous faisait crédit comme aujourd’hui la banque.

Donc, quelque temps avant la déclaration de guerre, la tante Dorothée avait vendu le commerce de lingerie de la rue de la roquette à Paris à un couple de commerçants juifs qui la payaient en billets de fond. Je n’ai jamais été bien au courant de l’affaire mais c’était en 1937 ou 1938 pendant que j’étais à Carmaux.

Or le soulte n’avait pas été payé pendant la guerre par les commerçants juifs qui avaient été arrêtés ou été partis. La cousine de pépé et son mari se sont occupés de récupérer le magasin.

On n’a jamais eu des nouvelles du couple de juifs ce qui fait qu’en 1945 la tante Dorothée était propriétaire de deux magasins. Elle avait pris ma belle sœur Suzanne comme vendeuse mais comme elle n’a pas voulu céder le magasin à mon frère Henry il décida d’acheter une alimentation. C’est à partir de ce moment là que Suzanne a commencé à déprimer et à être malade.

Nous, nous vivions à Toulouse et nous n’étions pas très au courant de leurs problèmes.

Nous nous entendions très bien avec Henry et Suzanne et nous nous écrivions très souvent.

Papa avait acheté une maison dans le quartier de La Lande chemin des Isards avec un jardin potager et mon père et ma mère après avoir vendu la boutique de Paris pensaient s’y installer.

Ils se rapprochaient ainsi de la tante Dorothée , la sœur de mon père qui avait acheté, sur les conseils de papa, une grande maison à Villariès. Et ils se rapprochaient aussi de moi car ma mère me sentait très démoralisée car j’étais enceinte de Louisette et papa se désintéressait de la boulangerie et refusait de reprendre les tournées. Il passait beaucoup de temps à jardiner à La Lande. Avec mon père, il avait fait faire une salle à manger exprès pour cette maison, la salle à manger basque que j’ai encore à Pégomas.

C’est à ce moment que toi, Henri tu as fait ton coup.

Tu passais souvent les journées à La Lande avec tes grand-parents . Or un jour où tu devais coucher chez eux, tu avais environ six ans, cela ne devait pas te plaire,. Alors tu t’es caché dans la malle de la voiture de papa. Papa est parti et Pépé et Mémé t’ont cherché partout.

Tout les habitants du quartier ont fait de même. Ne sachant que faire, ma mère m’a téléphoné

Pour me dire qu’ils t’avaient perdu. Papa n’était pas encore rentré car, comme d’habitude il s’arrêtait voir ses copains au café du faubourg Bonnefoy. Et c’est en sortant du café au moins deux heures après, qu’il a entendu du bruit dans la malle et qu’il t’a trouvé, comme toujours en pleine forme. Tout le monde t’a cajolé car nous avions eu trop peur et nous nous sentions tous responsables, chacun à notre manière.

 

Et c’est vers cet époque que Suzanne fit sa première tentative de suicide.

Suzanne était une jolie fille, parisienne. Mon frère l’adorait, gentille, douce mais que l’on avait beaucoup gâtée. Ma mère, mon père et Henry tous étaient à sa dévotion.

Comme Henry n’avait pu avoir la boutique de la rue de la Roquette, il a acheté une épicerie fine, d’après ce que l’on m’a dit, une très jolie boutique. Moi à cette époque j’avais trop de travail à la boulangerie, je ne montais jamais à Paris. Papa avait pris l’habitude d’y aller seul quand il le fallait.

Donc la boutique était bien mais l’appartement ne suffisait pas à Suzanne, alors ils avaient loué un appartement dans un immeuble voisin. D’après leurs lettres tout allait très bien.

Henry faisait l’ouverture du magasin tous les matins, Suzanne le remplaçait vers neuf dix heures, quand Michel était parti à l’école. Un matin, Henry n’a pas vu arriver Suzanne à dix heures,.

Il a pensé qu’elle avait quelque chose d’urgent à faire et ne s’est pas inquiété. Lorsque Michel sortant de l’école, est arrivé à la boutique, Henry lui dit d’aller voir ce que faisait sa mère.

Et c’est donc Michel qui devait avoir environ neuf ans qui l’a trouvée juste à temps puisqu’elle s’en est sortie après un passage en clinique.

Ma mère est montée à Pais en catastrophe. Elle gardait Louisette qui venait de naître, mais son fils et sa belle fille avait besoin d’elle, plus que moi. Mon père est resté à La Lande et ma mère est restée à Paris.

Et comme je trouvais que j’avais assez de travail, nous avons été chercher la mère de Papa à Saint Benoît pour s’occuper de Robert .

Puis Robert partit faire son service militaire au Maroc.

Henry a vendu sa boutique. Puis Suzanne, Michel et lui sont venus passer les grandes vacances avec nous à Toulouse et sont restés pour le baptême de Louisette à La Lande..

. Mon père est remonté lui aussi à Paris et il a même repris ses meubles.

Henry et Suzanne ont racheté une autre épicerie. Suzanne allait bien. Le jour du baptême elle m’avait confié : « Paulette , comment ai-je pu faire une telle chose pareille, moi qui adore mon petit Michel ». C’est elle qui était la marraine de Louisette. Janine l’a remplacée pour sa première communion.

Comme je n’avais plus ma mère pour s’occuper de Louisette je repris Madame Azéma. Elle avait un fils de l’age de Robert. Elle venait le matin et rentrait chez elle le soir. C’était une veuve de la guerre de 14. Je l’avais déjà employée pour Henri, cinq ans auparavant.

Mais le travail à la boulangerie avait évolué.

Les ouvriers devenaient plus revendicatifs. La concurrence était beaucoup plus forte que pendant la guerre. Il aurait fallu reprendre les tournées pour conserver tout le personnel.

Mais papa avait pris de mauvaises habitudes et il ne voulait pas reprendre les tournées car cela l’aurait obligé à travailler tous les jours. Il me laissait de plus en plus m’occuper de tout et ce n’était pas moi qui pouvait commander les ouvriers au fournil.

Alors j’ai accepté que l’on vende la boulangerie en me disant qu’il valait mieux que nous achetions une affaire , sans personnel et que je maîtriserais mieux toute seule.

Je crois que je suis allée trop vite. Je reviens aux années de guerre.

Papa ne travaillait plus la nuit au fournil car suite à de sévères contrôles fiscaux, l’inspecteur nous avait fait comprendre que comme nous n’étions pas au forfait mais en comptabilité déclarée, il était préférable d’embaucher des ouvriers au lieu de nous épuiser au travail.

Donc nous nous installons dans la guerre, moi au magasin et papa dans la Résistance et à la Croix rouge. Il contrôlait aussi le personnel pour le travail au fournil. Il lui arrivait de remplacer les ouvriers pour façonner et enfourner le pain.

Un jour alors qu’il était au travail dans le fournil, j’ai vu s’arrêter devant le magasin une voiture que nous connaissions que trop. Un allemand avec un fusil s’est présenté à la porte du magasin. Les clients qui faisaient la queue avec leurs tickets ne bougeaient plus. Deux allemands avec leurs pardessus jusqu’aux mollets et le troisième armé m’ont demandé à voir papa. Je leur ai indiqué la porte du fournil. Je ne pouvais rien faire. Il y avait un grand silence dans le magasin. Nous avions tous très peur. Papa, lui ne s’est pas affolé, il a continué à enfourner son pain. Ils l’ont poliment laissé finir puis ils l’ont questionné. Ils venaient réquisitionner notre voiture, la traction avant, mais il y avait longtemps que papa avait prévu le coup. Il a présenté un document tamponné par la préfecture qui indiquait que la voiture avait été vendue depuis plus d’un an à un bordelais. L’affaire en est restée là. Les allemands sont repartis. Comme il se méfiait des dénonciations, cette nuit- même, papa a été cherché la voiture qui était cachée en face de chez nous, chez Marfaing et l’a placée chez un autre client.

Cette histoire est arrivée un peu plus tard lorsque les allemands avaient envahi le sud de la France et papa était devenu plus coriace. Il fallait se méfier de tout et de tout le monde. Pour un oui, pour un non on te dénonçait. Dieu sait le nombre de contrôles que nous avons subis par la milice de Pétain. Heureusement, papa connaissait aussi beaucoup de miliciens. Il fallait nager entre deux eaux.

Un jour, des miliciens sont venus arrêter papa. Marfaing est venu tout de suite me prévenir. Je les ai vus mais je n’ai pu rien faire. Ils étaient deux et j’ai vu qu’ils étaient armés. Ils ont fait monter papa à l’arrière de la voiture et ils sont partis.

Papa m’a ensuite raconté qu’il est sorti tranquillement de la voiture lorsque la voiture a stoppé au feu rouge de la rue de Metz. Ils ne l’ont pas poursuivi et ne sont jamais revenus à la boulangerie.

Une autre fois, suite à une dénonciation, ils sont venus vérifier si nous avions de la farine blanche. Ils ont fouillé partout, dans les chambres, dans les armoires et même sous les lits. La bonne en était malade mais ils n’ont rien trouvé.

Il est vrai que nous avions des raisons de trafiquer pour obtenir de la farine potable car celle que l’on nous fournissait était de très mauvaise qualité, juste du blé écrasé. Quand c’était du blé. Alors Papa s’était fait donner une toile par le minotier avec l quelle il s’était confectionné un trémie, une sorte de tamis rectangulaire qui s’adaptait au pétrin.

On pouvait ainsi tamiser un peu de farine et avoir du pain de meilleure qualité que l’on réservait à nos amis sûrs et aussi au boucher.

Pour le pain « normal » nous avions les tickets de rationnement.

Mais les Allemands trouvaient que nous consommions trop de pain et pour baisser cette consommation, ils ont imaginé de nous faire manger du pain dur. Ils ont décidé de nous faire fermer la boulangerie un jour sur deux.

Quelques temps auparavant, alors que nous étions encore en zone libre sous le contrôle de Pétain et des miliciens nous avons dû fermer la boulangerie pour 15 jours. Alors pour nous changer les idées, nous avons pris des vacances. C’était la première fois depuis que nous avions acheté la boulangerie. Nous sommes allés à Luchon. Et c’est là que au cours d’une promenade, nous avons commandé Henri.

Henri qui est naît le 19 mai, le lendemain du bombardement de l’aéroport de Montaudran.

Nous n’avions ni eau ni électricité. Pour pouvoir faire le pain, Papa avait éclairé le fournil avec les phares d’une voiture. Pour l’eau, Emile Fonquerni un ami de Papa qui était mécanicien nous avait procuré des fûts de vin blanc et les pompiers sont venus nous les remplir avec leur citerne. Cela a été une sacrée journée.

Et le lendemain je suis allé accoucher à la clinique des teinturiers à Toulouse.

C’est ma cousine Germaine qui m’a accompagnée. Je l’avais fait venir de Carmaux car je ne voulais pas être seule au moment de l’accouchement comme lors de la naissance de Christian.

C’est elle qui t’a vu la première. Elle n’osait pas me dire que j’avais un autre garçon.

Papa à cette époque était volontaire de la croix rouge et il avait fort à faire suite au bombardement. Les forteresses volantes américaines avaient fait beaucoup de dégâts.

A chaque bombardement, toujours la nuit, l’alerte était donnée par les sirènes. Il fallait ouvrir les portes et les fenêtres, sortir rapidement des maisons et se terrer dans des abris si l’on en avait. Tout de suite les hôpitaux et les cliniques signalaient leur position en envoyant vers le ciel des fusées vertes et bleues. Et puis la DCA allemande se mettait en action.

Un soir, lors d’un bombardement, Papa a voulut revenir à la maison pour aller chercher quelque chose. Pour se protéger des impacts de la DCA, il s’est mis sur la tête une bassine en aluminium du fournil. Quand il est revenu, elle était toute cabossée. Nous l’avons gardé longtemps en souvenir.

Nous nous mettions sous un abri en tôle. Je tenais Henri dans mes bras. Christian lui était à côté de nous. Il portait le petit coffre où nous avions notre argent.

 

Et puis il y a eu l’affaire de Saint Lys.

Papa a eu beaucoup de chance. Au moment de la rafle, il était rentré à la boulangerie pour son travail. Beaucoup de résistant du MLN ne sont jamais revenus de Saint Lys. Le MLN a été énormément désorganisé.

Par crainte d’être arrêté par les Allemands nous avons décidés de cacher les enfants dans la famille dans le Tarn. Un soir, malgré le couvre feux, nous sommes partis pour Carmaux.

Nous avons installé Henri à Saint Benoît avec la mémé et le pépé Jaladieu et Christian à Calvares avec Marfaing et la tante Rachel.

Marfaing avait peur des bombardements à Toulouse et nous lui avions prêté la maison de mon père à Calvares près de Bourgnounac.

Vous y êtes restés jusqu’à la fin de la guerre.

Henri, c’est à Saint Benoît que tu as appris à marcher.

Comme je craignais que nous soyons arrêtes par les allemands, j’ai voulu vous laisser un souvenir de vos parents. Nous sommes allés chez un grand photographe de Carmaux qui nous a fait la photo où nous sommes tous les quatre.

 

                                                             famille jaladieu 1943

 

 

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12 juillet 2012

Retour à Carmaux Le service militaire

Donc nous rentrons à Carmaux.

Oui mais voilà…Avec Hitler, l’Allemagne commençait à nous faire peur.

Mon frère Henry faisait son service militaire sur la frontière à Nancy et le gouvernement décida de passer la durée de conscription de 1 an à 2 ans.

Alors au mois d’octobre Papa dû partir pour 2 ans. Heureusement, grâce à quelques relations, étant marié, il fût considéré soutient de famille et muté à Toulouse à la caserne Pérignon comme aérostier téléphoniste.  

                                                           Papa régiment

 

Moi je continue à travailler à Carmaux chez tante Daly et je remonte tous les soirs à Saint Benoît . Papa m’avait acheté un vélo.

                                                               maman bicylette

 

C’était dûr de se retrouver toute seule. Je ne voyais plus les Bérail car papa les avait quitté pour travailler à Saint Benoît.

Et comme je n’étais pas payée, je n’avais pas d’argent.

C’est ainsi qu’un dimanche, je me suis plainte de Daly à tante Rachel.

Elle vivait alors à Brens car son mari, l’oncle Alfred Amalvy, lui avait acheté une épicerie avant de mourir pour qu’elle puisse élever ses enfants. Jusqu’à sa mort ils avaient été riche car l’oncle Alfred était croupier, responsable de parties dans divers casino. Il faisait des saisons à Nice, Saint Jean de Luz et Aulus les bains. C’est grâce à lui que j’ai passé des vacances dans tous ces villes.

Donc, un dimanche, je vais voir Rachel et je me suis plainte de Daly qui ne me payait pas et qu’en conséquence, je me trouvais sans argent.

Le lendemain, Daly me demanda des explications mais, j’étais bien jeune à l’époque et avec un sacré caractère. Aussi, j’ai claqué la porte et je suis partie à Saint Benoît.

 

Je me retrouve à Saint Benoît sans un sou. Heureusement, ma belle mère, m’a bien reçue.

Elle n’avait pas beaucoup d’argent car son mari venait d’être renvoyé de la mine à la suite de son accident. Il s’était blessé en soulevant un wagonnet qui avait déraillé.

En fait, ce n’était pas son travail mais un jour, il avait remplacé un camarade sans signaler le changement et comme il avait eu un accident ce jour là, il a été licencié sans indemnité.

Il n’avait pas encore l’âge de la retraite bien qu’il ait commencé à travailler à 9 ans à la verrerie d’Albi et qu’avec les années de guerre il avait plus de trente ans de mine dont 20 au fond.

Heureusement, il était très ami avec Louis Fieu, le député socialiste du Tarn et maire de Carmaux qui lui avait fait obtenir un pension d’invalidité.

Nous habitions chez le grand père Verrié qui lui avait une belle retraite avec 42 ans de mine.

Il m’avait raconté que mon grand père, Gabriel Marty avait été son maître mineur.

Pour manger c’était un peu juste. Nous avions surtout les légumes du jardin et je devais laver le linge au lavoir communal.

 

                                     Saint_benoit

 

C’est à cette époque que j’ai obtenu du pépé Verrié qu’il fasse le partage entre ses enfants.

Votre père avait l’intention d’acheter une boulangerie, à son retour du service militaire.

Mais, comme nous n’avions pas d’argent, il fallait que la mémé devienne propriétaire pour pouvoir hypothéquer sa maison et obtenir un prêt bancaire.

Nous devions donc convaincre le pépé.

Lucile faisait la cuisine et le ménage chez lui. La mémé a imaginé d’envoyer Lucile en vacances pour quelques mois à Saint-Cyr chez sa nièce Rose et de me proposer à sa place.

J’ai réussi grâce aux conseils de monsieur Taillade qui avait fait des études de droit.

J’ai donc décidé le pépé à aller chez le notaire qu’il connaissait bien mais ce ne fut pas facile de réunir tous le enfants et petits enfants qui restaient.

Une seule fille, la mémé, une nièce parisienne Rose fille de la sœur aînée, Lucile et Paul les enfants orphelins de la 2° fille, Pierrot le fils de Moïse mort à la guerre de 14 et moi qui n’avait aucun droit.

Au début ce ne fut pas facile mais j’y suis arrivé. Jeannot a l’acte notarié et il a pu se rendre compte que tout a été fait correctement.

La mémé a eu la moitié de la maison, Lucile et Paul, l’autre moitié. Rose a eu les terres avec les prés et les vignes. Pierrot a voulut de l’argent. Il a demandé un supplément au pépé sinon il ne voulait pas signer.

 

Une année est passée. Mon père et ma mère se faisaient du soucis pour moi. Je leur écrivais régulièrement. Mon père m’envoyait quelques mandats tous les mois.

Il y avait aussi une vielle tante dont le mari était infirme qui habitait aux plaines à Carmaux, au bord du ruisseau le Candou. On m’y a envoyé la deuxième année de service militaire pour faire le ménage et laver le linge au ruisseau. J’étais nourrie à midi. Ils étaient très heureux de m’avoir et faisaient tout pour me gâter.

Tous les 15 jours, votre père arrivait le samedi soir et reprenait le train le dimanche soir.

Quand il ne pouvait pas venir, j’allais le voir à Toulouse. Je faisais le trajet à bicyclette avec Lucile. Nous faisions une halte chez Simone à Saint Sulpice au retour. Cela faisait 100 km.

 

Je ne sais si c’était en 36 ou en 37 mais à cette époque, la mémé me demanda d’aller chez Simone. Simone et Gustave avaient vendu la charcuterie à Rabastens et en avaient créé une àSaint Sulpice sur la place.

Lorsque je m’étais marié en 35, ils avaient déjà Jeannot qui avait 7 ans et Robert 6 ans. Mais en 36, Robert vivait à Saint Benoît avec le pépé et la mémé.

Donc j’arrive pour quelques jours à Saint Sulpice avec Robert.

Et là, je découvre que le ménage de Simone n’allait pas très bien.

Gustave était toujours très volage et Simone avait pris un jeune amant.

Lorsque Gustave sortait, Simone me laissait la garde de Jeannot et Robert et sortait avec une copine. J’avais 20 ans et Simone 25. Elles allaient se promener sur les rives du tarn.

Un soir, elle m’informa qu’elle avait décidé de tout quitter et de partir à Paris avec son jeune amant et elle me demande de ramener ses deux enfants chez la mémé à Saint Benoît.

Moi qui n’avait rien, pas un sou, je n’arrivais pas à imaginer comment on pouvait partir à l’aventure en laissant une telle maison et toutes ces belles choses.

C’est ainsi que tous les soirs, je l’aidais à faire des paquets que nous portions chez des amis.

Je me demande encore comment Gustave n’a jamais vue que nous vidions la maison.

Donc un soir Simone prend le train pour Paris avec Edouard son jeune amant et moi je prends l’autobus pour Saint Benoît avec les deux enfants. Dans la nuit Gustave est arrivé à Saint Benoît pour demander des comptes à la mémé. Il se sont rencontrés en tête à tête. Ni le Pépé Verrié, ni le pépé Jaladieu, ni moi n’avons rien su de leur conversation.

 

Simone nous écrivait de Paris et les nouvelles n’étaient pas rassurantes. Ils habitaient du côté de Belleville. L’argent commençait à manquer. Edouard qui appartenait à une famille assez aisée de Saint Sulpice, ne trouvait que des travaux minables. Aussi, un beau jour, il quitta Simone et, avec l’aide de sa famille, il rentra chez ses parents.

Simone se retrouvait sans argent pour payer son loyer dans un quartier louche.

J’écrivis à ma mère, qui alla la récupérer et la renvoya à Saint Benoît.

Gustave repris sa femme et ses deux enfants mais à cause du scandale, ils préférèrent vendre la maison de Saint Sulpice et s’installèrent à Rabastens où il créèrent une boucherie chevaline.

Donc, finis les erreurs de jeunesse. Il fallait maintenant être sérieux et s’occuper des enfants.

 

11 juillet 2012

Paulette et Louis se marient

Enfin ma mère me donne l’autorisation de me marier.

La majorité était alors à 21 ans et Papa et moi avions juste 20 ans.

Nous nous sommes mariés le 20 Mai 1935 à Carmaux. Mairie à gauche sur la place et église à droite, en face. Simple cérémonie à 5 heures du soir.

 

                                Papa Maman

 

Le matin du mariage Papa avait été convoqué au conseil de révision et lorsque l’officier lui demanda sa situation de famille, il répondit : «  marié ? pas encore, seulement ce soir. »

Cela fit très mauvais effet.

Mon père et ma mère sont descendus de Paris pour le mariage mais seulement pour 2 jours à cause du magasin. Votre père avait un beau costume noir qu’il avait fait faire, un mois au paravent pour le mariage d’une cousine Bérail dont il était le garçon d’honneur.

Quant à moi je portais un tailleur bleue clair avec une capeline blanche. Nous l’avions acheté à Toulouse avec ma tante Daly.

Je crois que nous étions 19 en tout.  Le papa Auguste Jaladieu qui était malade des suites de son accident de la mine n’était pas présent.

Du coté Jaladieu, il y avait Simone, la sœur de papa avec son second fils Robert, la cousine Lucile, le Pépé Sandrou et la mère de papa.

De mon coté il y avait mes tantes Rachel, Alice, Daly et Marthe avec son mari Camille, les enfants Germaine, Paul, Marie, Pierrot et Georges et bien sûr mon père et ma mère.

Nous avons fait le repas de noce dans la salle à manger de Daly. C’est l’ancienne bonne qui nous l’avait préparé.

Papa décida de quitter son emploi à Albi car le boulanger de Saint Benoît voulait le prendre et le former à la pâtisserie. Il le payait bien pour l’époque, 500 francs par mois. Papa avait 6 mois à faire avant son départ pour le service militaire.

Donc on s’installe pour 6 mois chez le pépé Sandrou à Saint Benoît dans une chambre donnant sur la cour. Moi je continue à travailler à Carmaux et le soir je monte à la maison à bicyclette. Papa est nourri chez le boulanger, moi chez Bonnafous. Nous mettons la paye de Papa en partie de côté. C’était parfait et les parents étaient satisfaits.

Tante Alice nous donna un lit et tante Simone nous paya une table de toilette avec les accessoires dont un bidet pour ne pas avoir d’enfants tout de suite.

Nous avons couché le soir dans notre chambre à Saint Benoît.

Le lendemain nous sommes partis en train pour Paris avec ma mère, mon père et Robert le fils aîné de tante Rachel.

Mariés et en voyage de noces à Paris, c'était le bonheur parfait.

 

                                             Louis Paulette

 

Nous sommes allés en suite à Lille chez tante Angèle, tonton Maurice et leur fille Lucienne.

Robert était aussi avec nous.

A la mort de son père, il avait fait ses études au séminaire et avant de prononcer ses vœux pour devenir prêtre, il avait été décidé qu’il prenne des vacances chez le tonton Maurice.

                                                  Lille 3

 

                                                              Lille 2

 

Pendant notre séjour à Lille, nous sommes allé plusieurs fois en Belgique. Or dans les restaurants Belges on servait que de la bière et votre père ne l’aimait pas. Il a bien changé par la suite.

 

11 juillet 2012

Paulette à Carmaux

Or c’est à ce moment qu’un événement aller provoquer de grands bouleversement dans ma vie.

Mon oncle Gaston Bonafous avait une affaire importante à Carmaux. Il était marchand de grains. Il était aussi responsable de la distribution d’essence des bureaux de postes de la région et de diverses autres distributions sur les départements du Tarn et de l’Aveyron.

Il était aussi le président de la chambre de commerce du Tarn.

Or après neuf jours de maladie, il décède à trente huit ans.

Son épouse, ma tante Daly, n’avait jamais mis les pieds dans le magasin ni dans ses affaires.

Je suis venue à l’enterrement avec ma mère.

J’ai quitté Paris avec une valise contenant des affaires pour deux jours et je suis revenue chez ma mère deux ans plus tard …mariée.

Avant de mourir, mon oncle avait dit à son épouse, tante Daly : «   Propose à ta sœur Camille de te donner Paulette. Elle a fait des études commerciales, elle pourra me remplacer et avec l’aide de notre comptable monsieur Taillade vous vous en sortirez  . « 

Ce monsieur Taillade est devenu quelques années plus tard député du Tarn.

Gaston Bonafous avait un fils Georges, mon cousin germain mais il n’avait alors que quatorze ans et demi et était encore au lycée.

Ma mère, Camille ne voulait pas me laisser seule mais moi j’aimais bien Carmaux et les autres sœurs ont insisté pour me garder un an.

Finalement, Daly, Taillade et moi nous avons repris l’affaire et nous nous sommes mis au travail.

La dernière des sœurs Marthe s’était mariée avec Camile Maraval qui s’est occupé des livraisons du moulin et des travaux durs.

 

                                 maman10 

 

       

A quatre cela a bien fonctionné. Daly a acheté une petite voiture, une Rozenguard et nous avons passé le permis de conduire, toutes les deux.

Je l’accompagnai à la halle aux grains à Albi. Au début ce fut très dur car il n’y avait pas de femme et on la regardait d’un sale oeil.

Mais cela c’est rapidement amélioré car elle était très jolie et très distinguée et a su se servir de ses atouts.

 

Voilà pour le travail, parlons maintenant des loisirs.

 

Le dimanche je sortais avec mon cousin Georges Bonnafous et mon amie Andrée Bérail.

C’est chez elle que j’ai rencontré votre père.

J’étais invité pour les fêtes d’Albi chez son patron, monsieur Jean qui était le beau frère de Monsieur Bérail. Nous y allions tous les quatre, Andrée, sa sœur, Georges et moi et nous y retrouvions les deux filles de monsieur Jean, et deux autres cousines qui venaient de Paris.

Nous étions une bonne bande. Nous n’étions pas en peine pour trouver des cavaliers avec les mitrons de la boulangerie. Votre père était l’un d’eux et il devait nous chaperonner.

 

                                                     papa maman 3 

C’est à ce moment là que nous nous sommes fréquentés.

Seulement, voilà… Je voyais arriver la fin de mon année de travail chez tante Daly et il fallait que je retourne à Paris. Finis la belle vie. Alors Papa m’a dit qu’il voulait m’épouser.

Il ne devait partir pour faire son service militaire qu’en octobre.

Cela arrangeait la famille que je reste encore un an à Carmaux.

J’ai même travaillé au moulin. Quand Camile n’était pas là, je le remplaçais.

Si vous m’aviez vu avec les salopettes de Georges, couverte de farine de la tête aux pieds. Lorsque je faisais une fausse manœuvre et que je callais le monte charge, j’allais me renseigner au près de ma tante Marthe.

J’avais commencé à remplacer Camile car les clients arrivaient avec leurs sacs de grains, ils faisaient quelques courses en ville et voulaient reprendre la farine à leur retour.

Au début je leur disais que j’étais seule et que c’était trop dur pour moi, puis Camille m’a indiqué les manœuvres et cela a fonctionné.

Pour charger les sacs nous avions un monte charge à roulettes, donc aucun problèmes.

Mais ces cochons de clients avaient toujours mal aux reins et ne pouvaient pas faire d’efforts.

J’aidais aussi Camile à décharger les wagons qui arrivaient en gare de Carmaux, des sacs de maïs, d’engrais , de potasse d’Alsace, etc.

Quand les wagons arrivaient en gare de Carmaux, nous avions deux jours pour les décharger, sinon nous avions des frais supplémentaires.

Aussi, il fallait s’activer. C’est pourquoi j’aidais aussi au déchargement.

Le vendredi, jour du marché, les paysans descendaient de la campagne et nous leurs vendions des graines de semences de toutes sortes et aussi des maïs américains pour gaver les oies et les canards.

Mon oncle Camile, le mari de Marthe faisait les livraisons jusqu’à trente kilomètres autour de Carmaux. Nous vendions des grains, des engrais et de l’essence.

C’était une très bonne affaire car les coopératives agricoles n’existaient pas encore.

Elles ont été créés après la guerre de 40.

 

  

         

11 juillet 2012

Paulette à Paris

La tante Dorothée, la sœur de papa, avait trouvé un commerce à Paris pour mes parents.

Ils vendirent tout, biens, commerces et même les meubles pour l’acheter. C’était une affaire très moche dans le XIII°.  

Grâce au directeur de la Dépèche de Toulouse, mon père trouva une place aux Grands Régionaux à Paris, boulevard des Italiens à côté de l’Opéra et de la Madeleine.

Dans cet établissement on vendait des journaux mais comme c’était le début des phonographes, l’immense salle était équipée de phonographes avec des écouteurs. Il y en avait une trentaine et moyennant un jeton, les gens pouvaient écouter les dernières chansons à la mode.

On y vendait aussi des billets pour les grands théâtres Parisiens.

Il y avait des femmes aux caisses pendant la journée mais le soir li n’y avait que mon père jusqu’à deux ou trois heures du matin.

Il faisait aussi l’homme de peine, il s’occupait du chauffage et du nettoyage.

 

Avant que nous partions pour Paris, ma grand mère voulut réunir tous ses enfants et petits enfants.

Comme elle craignait que ma mère ne me fasse pas aller au catéchisme à Paris, elle alla trouver le curé de Blaye puis elle me fit venir de Sète en Avril et décida que je ferai ma communion au mois de Mai.

J’ai eu une éducation religieuse express (un mois en tout).

Pour ma première communion, mon oncle Maurice Coustenoble avait acheté un appareil de photos. C’était un des premiers sur le marché avec un trépied.

Il photographia tout les filles, famille par famille avec tous les cousins.

Toutes ses filles et petits enfants, soit : Camille avec Henri et Paulette (moi ), Alice avec Germaine et Paul, Daly avec Georges, Rachel avec Robert, René et Reine, Angèle avec Lucienne et la dernière Marthe.

Marie et Pierrot Maraval n’étaient pas encore nés.  

                                                   communion maman

 

Au moi de mai, au lieu d’aller à Paris je partis pour un an à Lille, ensuite mes parents vendirent l’épicerie et prirent une librairie, rue de Jessaint.

C’était une bonne affaire et je revins chez mes parents.

                                                   maman7

 

Les contacts avec mon père furent difficiles. Nous ne nous connaissions pas. Ce fut difficile pour moi mais sûrement pour lui aussi. Je l’ai compris plus tard. J’avais entre onze et douze ans.

Dès mon arrivée à Paris je suis enfin allé régulièrement à l’école mais j’avais beaucoup de retard. J’ai tout de même eu la chance d’avoir de très bonnes institutrices qui m’ont bien aidé.

J’ai passé mon certificat d’études a 14 ans. Comme j’étais trop âgée pour intégrer l’école supérieure, je m’inscrit à l’école commerciale.

Durant les années 1925 à 1932, tous les ans l’oncle Maurice Coustenoble ou mon père nous emmenait passer les vacances à Carmaux pendant deux mois.

Tout d’abord chez mes grands parents à La Grillatier. Après le décès de mon grand père Marty, ma grand mère quitta la grande maison et s’en alla vivre chez sa fille Marthe.

Et ainsi je passais les vacances chez les Bonnafous. Henry, mon frère plus âgé ne vint plus.

L’année de la mort de mon grand père, nous sommes restés à Paris pour nos vacances.

Henry qui avait 16 ans, pris une place de livreur chez un grand fourreur, place Vendôme.

Il gagnait beaucoup d’argent, grâce aux pourboires, aussi, à la rentrée il ne voulut pas revenir à l’école. A sète, il était bon élève mais arrivé à Paris il fut handicapé par son accent du sud.

De plus, comme il n’y avait pas d’enseignement de l’espagnol, on lui imposa l’allemand et cela ne lui a pas plu.

Alors mon père lui proposa de partir travailler. Il décida de devenir coiffeur. Mon père lui trouva une place d’apprenti. Il travaillait deux jours par semaine et prenait des cours du soir.

 

 

C’était l’époque des garçonnes et les femmes ont commencé à se faire couper les cheveux et à se faire friser au fer chauffé au gaz.

Pour ne pas payer des modèles, il s’exerçait sur moi et sur mon amie de l’époque Lili Toucheneder, une réfugiée Polonaise, très jolie et très blonde.

Qu’est-ce qu’il nous a brûlé comme cheveux !

La rue de Jessaint et la rue de la goutte d’or étaient déjà des quartiers de réfugiés et d’immigrés. Nous, nous venions du Tarn et de l’Aveyron, les autres venaient d’Europe centrale. Eux étaient juifs, nous autres cathos, mais si peu que cela ne faisait pas beaucoup de différence.

Les parents de Lili faisaient des retouches pour des tailleurs dans des pièces sombres.

Un jour, Lili m’y a fait entrer car comme tous les jeudi elle aidait ses parents à coudre des doublures. A partir de ce jour, pour m’amuser, j’ai fait comme elle car ma mère qui était couturière de formation, m’avait appris à coudre correctement. Nous allions quelquefois livrer les paquets. Je me souviens qu’avec les quelques francs que nous avions gagné, nous nous étions payées un tissu et ma mère nous avait confectionné deux jolies robes à fleurs dont nous étions très fières.

Le quartier était pauvre ; Il y avait aussi des maisons clauses et beaucoup de prostituées.

Nous vivions une jeunesse bien innocente au milieu de tous ces gens qui nous connaissaient et nous protégeaient discrètement.

Mon père travaillait énormément.

Nous n’avions pas la radio, alors, nos seules informations dépendaient des journaux.

Nous vendions environ 2000 journaux par jour à la librairie de la rue de Jessaint, en particulier le Petit Parisien, l’Intransigeant et Paris Soir. Avant de les livrer, il fallait les plier en quatre.  

Donc tous les matins, avant le départ à l’école, nous allions au magasin plier les journaux.

Il n’y avait pas de voiture pour aller chercher les livraisons.

Les journaux étaient déposés dans des cafés. Le notre était à environ 1 kilomètre de chez nous. Il fallait y aller entre 4 heures et 5 heures du matin, car on ouvrait le magasin à 6 heures. C’était mon père qui allait chercher les journaux. Il les portait les paquets dans de grands sacs en tissus noir. C’était un travail pénible. Il quittait son travail aux grands régionaux, tous les soirs à minuit. Il allait se coucher puis il se levait à 4 heures du matin pour aller chercher les journaux pour le magasin.

Un hiver, mon père est tombé malade. Alors, comme mon frère Henry avait du mal à se lever la nuit, c’est moi qui l’ai remplacé avec ma mère. La première nuit ma mère était rentrée avec les épaules toutes écorchées, alors mon père nous a acheté une voiture d’enfant pour porter les paquets. Ma mère allait chercher les journaux au café et moi les publications hebdomadaires chez Hachette, juste à coté. Ma mère ne voulait pas me voir au café car il n’y avait que des hommes. Par contre chez Hachette, les gens étaient très gentils. Ils me faisaient passer devant et me protégeaient car j’étais une gosse de 14 ans à peine.

La librairie occupait le rez-de-chaussée de la rue de Jessaint. Il y avait un tout petit escalier qui conduisait à l’appartement au premier étage. Une porte séparait le magasin de l’appartement, avec au dessus une lucarne qui nous permettait de surveiller le magasin sans être vue.  

Tous les jours , à midi, en rentrant de l’école je me mettais au comptoir et ma mère montait à l’appartement pour préparer le repas. En suite elle descendait et je montais manger.

L’appartement était constituée d’une petite cuisine, une salle à manger et deux chambres. Le tout avec des fenêtres donnant sur la rue. J’aimais bien rester au magasin. Je lisais tous les illustrés. Les clients habituels prenaient les journaux tous seuls, posaient la monnaie sur une sous coupe près de la caisse. Le plus souvent, absorbée par ma lecture, je ne levais même pas la tête pour les regarder. C’est pourquoi mon père qui n’appréciait pas mon comportement, me surveillait par la lucarne au dessus de la porte de l’escalier.

Un jour, un homme qui me parut déplaisant est entré dans la boutique et m’a demandé des lacets pour ses chaussures. Or je savais que pour prendre les lacets, je devais me tourner et me baisser derrière le comptoir. Comme l’homme avait une canne à la main, j’ai eu une certaine inquiétude et je lui dit que je n’avais plus de lacet. A cet instant je cru entendre un pas dans l’escalier, alors de peur de me faire gronder, j’ai dit au client : «  Attendez ! je vais voir » et je me suis tournée et baissée au moment où l’homme levait la canne sur moi. A cet instant, mon père est arrivé, comme un fou et il a mis l’homme dehors. Je n’ai pas eu très mal mais j’ai eue très peur. J’ai compris que si mon père me surveillait, c’était surtout pour me protéger.

 

Un été, entre 1928 et 1930, j’avais donc entre 13 et 15 ans et alors que j’étais en vacances à Carmaux, il a fallu que je rentre d’urgence à Paris car ma mère venait d’être hospitalisée.

Mon oncle m’a accompagné à la gare de Vindrac avec la voiture Gaston Bonafous.

J’ai pris seule le train et après un changement, je suis arrivé à Paris ou mon père m’attendait.

Pendant un mois, je me suis occupée toute seule du magasin. Je le fermais à une heure pour rendre visite à ma mère à l’hôpital Lariboisière. Elle avait fait une hémorragie, suite à une fausse couche et elle était très affaiblie. Les infirmières m’ont aidé et me consolaient.

C’est à cette époque que j’ai eu un problème avec la magasin. Nous vendions aussi des tabliers, des chemisiers et des articles divers. Maman avait pour clientes les dames des maisons closes. Un jour, l’une d’elle est venue dans le magasin et m’a demandé des chemisiers. Alors moi, croyant bien faire, comme le faisait ma mère, je lui ai prêté tout un choix de robes. Je n’ai jamais revu ni les robes, ni l’argent. Mes parents ne m’ont pas grondé, au contraire ils m’ont consolé.

Un jour, mon père me proposa, soit de rester à l’école, soit de tenir le magasin avec eux. Comme j’ai choisi de continuer l’école, mes parents ont vendu la librairie de la rue de Jessaint.

Pendant trois ou quatre mois, nous avons été en appartement à Belleville puis ils ont acheté au 43 rue Caulincourt, un tout petit magasin de confiserie et de chocolat fin que ma mère pouvait tenir toute seule. Nous l’aidions, seulement pour les fêtes à remplir les boites de chocolat car à cette époque les fabricants livraient les chocolat en vrac suivant la qualité et c’était le commerçant qui devait faire les assortiments et fermer la boite avec un jolie ruban. C’était très agréable. Je gouttais tous les chocolats et les pattes de fruits.  

Au bout de 3 ans, Je sors de l’école commerciale avec la sixième place de ma promotion.

Je fis une année supplémentaire pour acquérir diverses spécialités et je rentrai dans le monde du travail.

                                                  maman6

 

Ma première place ne fut guère brillante, j’étais très sauvage.

Trois mois plus tard, l’école me proposa une place aux assurances sociales dans la section allocations familiales. Le travail n’était pas très intéressant par rapport à mon niveau d’études mais il fallait bien commencer.

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11 juillet 2012

La famille Marty pendant la guerre de 1914-1918

Au moment de la déclaration de la guerre de 1914, Camille a un enfant de trois ans et est enceinte de moi, tout juste d’un mois.

Alice elle aussi est enceinte de quelques mois et Daly se trouvera enceinte suite à une permission de Gaston Bonnafous.

Le grand-père, pour la cacher, l’envoi chez un cousin à Saint Benoît de Carmaux , Auguste Acier.

Les deux filles aînées revinrent à la maison paternelle . C’est là que je naquis ainsi que le petit Elie, le fils d’Alice. Par contre j’ai été déclaré née à Carmaux et non à Blaye.

Selon qu’elles étaient libres ou occupées les deux sœurs nourrissaient à tour de rôle les deux bébés, ce qui fit dire à Alice plus tard : «  je suis presque ta mère. »

En 1918 Dalila met au monde un garçon , Georges et elle se maria avec Gaston Bonafous lors d’une de ses permissions.

Rachel décida de se faire embaucher aux laveries de la mine. Son père furieux ne put l’empêcher.

Pour éviter qu’Angèle ne fasse de même il l’envoya à Cordes pour apprendre à broder. Il ne restait à la maison que Marthe qui était trop jeune pour travailler.

Rachel fit la connaissance d’Alfred Amalvy qui était trop vieux pour aller au front ou alors, il avait de bonnes relations pour rester en arrière car il était officier. Il travaillait à la mine où il surveillait les mineurs allemands et polonais prisonniers de guerre.

Il épousa donc ma tante Rachel. Il avait seize ans de plus qu’elle.

Gaston Bonafous, le mari de tante Daly était sous-officier dans les chasseurs alpins. Il avait sous ses ordres un jeune homme de Lille Maurice Coustenoble . Maurice avait été envoyé sur le front car il avait fuit avec son frère avant l’arrivée des allemands. Arrêté à Paris, il avait été mobilisé et envoyé chez les chasseurs alpins. Comme il ne pouvait rentrer en permission dans sa famille à Lille, Gaston Bonafous l’a envoyé chez lui à Carmaux et chez les parents de sa femme, les Marty. Il fit la connaissance de la cinquième fille de la famille, Angèle qu’il épousa au sortir de la guerre.

Il ne restait plus qu’une seule fille Marty célibataire après la guerre, Marthe, la plus jeune.

Elle avait fait la connaissance de Louis Nègre, le futur chanteur de l’Opéra de Paris mais ils étaient très jeunes et les parents ne voulurent pas de mariage. Il partit au conservatoire à Paris.

Pour la consoler ses parents l’envoyèrent à Lille chez sa sœur Angèle et son beau frère Maurice Coustenoble. Elle entra dans un atelier de couture ou elle devint modiste. Elle y resta plusieurs années puisque en 1925 lorsque j’allais moi-même à Lille, elle y était encore.

 

A la fin de la guerre, à l’exception de mes parents, toutes les filles partirent avec leurs maris. Les quatre sont revenus de la guerre vivant et en bonne santé.

 

Seul mon père dû être hospitalisé à Montpellier, puis au Lazaret de Sète.

Mon père était très malade. Ma grand mère décida que ma mère devait rejoindre son mari à Sète.

Tout d’abord elle se plaça comme femme de ménage puis lorsque mon père alla mieux, ils prirent en gérance une épicerie , les conats du centre,  genre épargne et mon père trouva un emploi de gardien de nuit sur les docs.

                                                       Maman tonton

 

 

Ils prirent mon frère avec eux, moi je restais à la Grillatié avec mes grands parents et la mémé Conque qui m’avait élevé.

J’allais souvent chez Alice, chez Rachel à Castres ou chez Dali à Carmaux. On me trimballait de l’une à l’autre comme un ballon mais j’étais très gâtée.

A huit ans je n’avais pas encore connu d’école fixe. Mes parents me prirent avec eux à Sète, avec mon frère Henry.

J’y suis resté deux ans avant de monter à Paris avec mes parents.  

11 juillet 2012

Revenons aux Marty

Mon arrière grand-père, Jacques Conque était un enfant trouvé probablement sur les marches de l’église de Conques. Je suppose qu’il est venu travailler aux mines de Carmaux.

Il épousa mon arrière grand-mère, Cécile Marty, issue de La Bougeassié. ( Elle n’était pas parente de Gabriel Marty).

 

                                                                   Grand mère Conque

 

Moi , je l’appelais mémé Conque. Elle m’a élevé de ma naissance à huit ans .

Elle était veuve et vivait chez sa fille , ma grand mère Marty.

Elle a eu trois garçons et une fille, ma grand mère, Mémé Amie ( pour Marie) comme nous l’appelions nous autres et onze petits enfants.

 

J’ai bien connu les deux derniers garçons, André et Paul Conque.

Paul qui est mon parrain, était très petit et on l’appelait souvent Paulette..

 

                                                                Paul Conque

 

C’est pour cela qu’il a voulu être mon parrain et que l’on ne m’appelle pas Paule mais Paulette. A partir de ce jour on l’a plus appelé Paulette. Il était tambour à la clique de Carmaux.

 

Mon arrière grand père, Jacques Conque était menuisier à Carmaux. Il eut trois enfants.

C’est donc sa femme, Cécile Marty, la mémé Conque qui fut la nourrisse du comte Thibault de Solage et de ce fait mon grand père et ses filles fréquentèrent les Solage.

Ma mère m’a raconté que pour aller jouer au château, la marquise avait demandé à sa mère, donc à ma grand mère de bien vouloir mettre des culottes fermées à ses filles Camille et Alice.

Car à cette époque elles portaient des culottes descendant jusqu’aux genoux mais fendues de bas en haut pour leur permettre de faire pipi dans les champs sans enlever leur culotte , ce que ne devaient pas faire les jeunes filles "comme il faut".

Leur père, donc mon grand-père Gabriel Marty, un homme très grand et très sévère.  

  

                                                                 Gabriel Marty

 

 

Il voulait un garçon mais il eut sept filles Gabrielle, Camille, Alice, Dalila, Rachel, Angèle et Marthe.

 

                                                    6 soeurs marty

 

Les deux frères de mon grand-père firent des carrières dans l’armée à l’époque de la conquête de l’Algérie. Un de ses frères demanda à mon grand père de lui confier sa fille ainée Gabrielle. Elle mourut en Algérie à l’âge de seize ans, je n’ai connu que six filles marty. Ma mère et mes 5 tantes.

Ma mère Camille Marty quitta l’école des sœurs de la Tour à Carmaux l’année de son certificat d’études car sa mère attendait sa dernière fille Marthe et elle est rentrée en atelier de couture après la naissance de la petite dernière.

Il y avait à cette époque beaucoup de maladies pulmonaires et il y eut une épidémie dans l’atelier et comme toutes les petites arpettes enviaient Camille et recherchaient sa compagnie, probablement car elle étaient amies avec les filles du marquis, celle-ci fit une pleurésie et du quitter l’atelier.

 

( La mine avait logé mon grand-père dans une vaste maison avec un grand jardin, une étable et une vigne . Cette propriété était en bordure des terrains de la mine de la Grillatié.

Les wagonnets de la mine étaient garés à une dizaine de mètres de la maison.

Dieu, ce que nous avons joué avec ces wagonnets. Mais il fallait faire attention car les gardes surveillaient, ils passaient à cheval et ils nous faisaient très peur.

Un jour, mon frère m’avait jeté dans les orties et il a passé la nuit devant la porte , il ne voulait pas rentrer de peur que ma grand-mère le gronde mais ça c’était un peu plus tard.) 

 

Revenons à mes parents.

Lorsqu’elle eut dix neuf ans, mon grand-père dit à sa fille Camille (ma mère ) : «  voilà, au fond du chemin, il y a un jeune homme que je connais, il te demande en mariage. Avec ta mère nous sommes d’accord. Il travaille à la mine. Il est au fond. Il s’occupe des chevaux. Il a un bon salaire et je n’ai pas de dot à te donner. Il est contant comme cela et la mine vous donnera un logement dans les petites maisons au bord du Cérou. »

Ma mère a accepté. Le mariage a eu lieu en 1910.

 

                                       mariage pépé sancéré

 

Mon frère Henri est né en octobre 1911 dans leur petite maison.

 

 

Alice la seconde sœur de ma mère s’est mariée peu de temps après. Elle a épousé Elie Rigal d’Albi. Il avait été chauffeur de maître et avait beaucoup voyagé jusqu’à Nice et Cannes.

 

                                              Elie rigal

 

A cette époque, la troisième fille Daly fréquentait, sans la permission de ses parents Gaston Bonnafous,le fils unique d’une veuve marchande de grains à Carmaux.

Rachel avait entre quinze et seize ans, Angèle quatorze et Marthe onze.

 

 

11 juillet 2012

Coté grand père maternel: les Sancéré

J’ai connu mon grand-père Sancéré.

                                                  Grand Père Sancéré

 

Je sais qu’il était le septième enfant d’une famille assez aisée de Laguépie.

D'autres membres de la famille étaient originaires de Villefranche de Rouergue.

l avait une petite propriété de 3 hectares environ dans la commune de Mirandol Bourgnounac près de Carmaux. une simple maison, une pièce en haut, une pièce en bas, le puis devant la maison et une mare pour les canards.

Il y avait attenant à la maison, une grande étable.

Il n’y avait pas d’électricité, juste des lampes à pétrole. La pièce du bas était en terre battue.

 Il vivait de l’élevage de jeunes bœufs. Il les achetait au printemps, les nourrissait printemps, été et automne puis il les revendait en hiver.

Le grand père Sancéré avait un fils mon père et deux filles.

Sa femme, je crois était morte à la naissance de sa seconde fille et il n’a jamais voulu se remarier. Il a élevé seul ses trois enfants.

C’était un brave homme, pas très grand, joyeux et très aimé dans le pays. Il ne parlait pas très bien le français.

Mon père, dans son jeune âge était placé dans des fermes pour garder les vaches et les chèvres. Il a été à l’école à Mirandol Bougnounac jusqu’à 14 ans .

En suite, comme il avait une sœur de sa mère qui était bien mariée, il est descendu chez elle, à Carmaux, au quartier des plaines.

Juste au dessous du chemin où habitait le maître mineur Marty et ses six filles.

Il est rentré à la mine à 18 ans, l’âge légal, puis a fait son service militaire à Castelnaudary dans la coloniale.

Il était né en 1880, ma mère en 1892, le grand père Marty, je crois en 1865.

 

 

Revenons à la famille Sancéré. Ils étaient 3 enfants :

un garçon, mon père Charles Henri,

 

                                                             Charles Sanceré

 

     et deux filles Anaïs et Dorothée

 

                                Anais Laroque                     Dorothée Perin

 

Dorothée s'est mariée avant mon père, beau mariage avec le fils d’un commerçant de la Salvetat Peyrales, Louis Alfred Perrin qui avait fait ses études au séminaire jusqu’à 18, 20 ans.

                                                                  Perin

 

Anaïs était boiteuse suite à une chute dans son jeune âge.

Son père l’a marié à Cyprien Laroque,  

                                                                     Cyprien Laroque

un petit propriétaire à coté de chez lui, bourgade de Louberquet, lui étant de calvares, le tout dans la commune de Mirandol Bougnounac sur la route de Rodez.

( Christian, tu connais, tu y étais avec Marfaing en 1944, 1945.)

Donc revenons à Anaïs.

Elle épouse Cyprien Laroque,.

Il était veuf. Il avait perdu sa femme et sa fille, poitrinaires comme l’on disait à l’époque.

C’était un ancien représentant en vin de la région de Béziers.

Petite parenthèse : c’est ainsi que sa nièce, Janine de Maraussan et moi-même, nièce d’Anaïs, nous nous sommes toujours considérées comme des cousines.

 

Dorothée, la plus jeune, très jolie, épouse, je ne sais pas comment ils se sont connus, Alfred Perrin. Il était d’une famille de commerçant épicier, café, grossiste dans le village de la Salvetat Peyrales.

Il fut élève au séminaire de Valence d’Albi. A-t-il fait la guerre de 14 ? Je ne crois pas.

Je pense que les moines l’ont protégé.

Donc notre tante sert au café chez ses beaux parents. Des clients lui conseillent, comme elle était gracieuse de monter à Paris faire du commerce comme tout bon aveyronnais à cette époque. Ils montent à Paris, prennent un fond de commerce, une mercerie, librairie dans le 18° , je ne me rappelle pas où.

Mon oncle Perrin, comme il avait son baccalauréat ce qui était énorme à l’époque rentre comme comptable dans une société qui fabriquait des machines pour faire le beurre et aussi d’autres choses.

Ils gagnent pas mal d’argent, achètent et revendent plusieurs boutiques et prennent un appartement rue Clignancourt au pied de Montmartre, appartement qu’ils garderont longtemps en plus des boutiques.

 

10 juillet 2012

Côté grand mère maternel : Les Marty

Le père de Gabriel Marty était menuisier à Carmaux.

 

Sa mère fut la nourrisse du Marquis de Solage, le propriétaire des mines de Carmaux.

Donc mon grand-père, Gabriel Marty fut le frère de lait du marquis de Solage et de ce fait il fit quelques études et termina sa carrière aux mines de Carmaux comme Maître mineur ou Porion. Il épousa Marie Conque.

 

                    Gabriel Marty                                    Madeleine Conque

 

Ils eurent 7 filles. L’aînée mourut entre 13 et 16 ans en Afrique. Et dans l’ordre de naissance :

 

-Maria Camille Marty, ma mère. Elle s’est toujours fait appeler Camille.

Elle épousa Charles, Henri, Sancéré qui lui aussi s’est toujours fait appeler Henri.

Ils eurent deux enfants, Henri et moi-même Paulette.   

 

                                                           Camille

 

Alice Marty, la troisième. Elle épousa Elie Rigal d’Albi. Ils eurent quatre enfants.

Elie, mort à 13 mois, Germaine, Paul mort en 1953 ou 1954 à la mine et Marie.

 

                                                               Alice

 

Dalila, dite Daly, la quatrième. Elle épousa Gaston Bonafous. Ils eurent un fils Georges.

 

                                                               Daly

 

 Rachel, la cinquième qui épousa Alfred Amalvy et eurent trois enfants Robert, René, et Reine.

 

                                                                      Rachel

 

  • Angèle, la sixième épousa Maurice Coustenoble. Ils eurent une fille, Lucienne.

     

                                                                 Angèle

     

    • et la dernière Marthe qui épousa Camille Maraval. Ils eurent un fils Pierre.

      Marthe                              camille maraval

       

       

 

 

10 juillet 2012

Tante Simone

 un petit mot sur la famille du côté de votre tante Simone Jaladieu, la sœur de votre père.

 Simone épousa à 15 ans Gustave Almon riche héritier du Garric petit village près de Carmaux.   

                                      gustave et simone

 

( On voit sur la photo de mariage à droite de la mariée toute la famille Jaladieu)

Gustave Almon était orphelin, âgé de 21 ans et était propriétaire entre autre de la boulangerie située derrière la maison Jaladieu, près de l’église de Saint Benoît.

En 1914, lors de la guerre, on avait retiré de la circulation la monnaie or mais les familles en avaient gardé, du moins les familles aisées. Gustave en possédait un sac.

Lorsque sa mère mourut, son père pris une bonne et envoya Gustave au séminaire à Valence.

 

Plus tard, Gustave fit son service militaire dans un régiment de zouaves en Afrique. C’est à cette époque que son père mourut. A son retour, il se vengea et mis la bonne à la porte de chez lui. Il se trouva à 20 ans riche et seul.

Gustave et Simone se retrouvent jeunes mariés, sans famille du côté de Gustave et assez riches. Ils partent à Paris pour faire la fête et s’acheter une voiture. Il y en avait très peu à l’époque, puis il rentre au pays.

Gustave monte une boucherie dans la maison de Saint Benoît sur la place de l’église qu’il achète au pépé Verrié.

Plus tard il la lui revendra..

 

Ils ont eu deux enfants Jean et Robert.

             

                                                            Top

 

Ils partent à Gaillac, monter une boucherie, puis une autre à Rabastens.

C’est à cette époque, en 1935 que j’épouse votre père.

Enfin ils la vendent pour monter une charcuterie à Saint Sulpice la pointe.

 Vous connaissez les autres membres de la famille: Jean Almon épousa Maguy Gay à Villariès et ils ont eu 3 enfants Jean-Louis, Nicole et Mireille.

Robert Almon épousa Brigitte Garcia à Fenouillet et ils ont eu 2 filles Marie-Line et Christine.

 

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Paulette Jaladieu
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